Terre neuve fut pour moi une épreuve constituée d’embuches montagnardes. Ce que je veux dire par là, c’est que comme le relief de la province (beaucoup de montagnes), j’ai connus des hauts et des bas ! Au départ, les difficultés
étaient reliées à l’insécurité. Il fallait développer des routines en apprenant le fonctionnement de notre VR (qui n’était pas toujours simple).
Ensuite, ce fut le départ de la course dans la pire tempête que Saint-John’s n’ait jamais connu en 50 ans. Des vents de 150km/h !!!! Je courais dans ces conditions et j’étais dans l’ambivalence total. Je me disais que c’était impossible d’avancer et
que j’allais sûrement mourir (j’en met un peu) et en même temps je me disais qu’il était impensable d’arrêter, car c’était la première journée de course ! Ceci dit, nous fûmes forcés d’arrêter la course pour des raisons évidentes de sécurités. Finalement, après quelques bonnes journées de course, les petites blessures ont commencé à apparaître. Pourquoi ? Probablement dû au fait que j’ai trop dépensé d’énergie dans les premières journées de course parsemées d’immenses côtes à grimper et d’époustouflants vents à affronter.
Je suis présentement dans un Tim Horton (endroit que nous privilégions pour le Wifi gratuit) à Channel-Port-aux-basques et je pense à ces fameuses petites blessures à gérer. Terre-neuve, fut une gestion constante de ces fameuses nuisances physiques. J’ai accompli 430km de course en étant pratiquement toujours à la limite du tolérable. Il est épuisant mentalement de se questionner régulièrement sur ses blessures. Est-ce une douleur normale? Dois-je la tolérer où m’arrêter ? Est-ce que c’est pire aujourd’hui où est-ce mieux ?
Nous prenons le traversier plus tard ce soir et je me dis que je me dois d’être plus prudent. L’objectif du projet n’est certainement pas de se blesser. Au contraire, nous voulons promouvoir la santé et trop faire d’activité physique c’est exactement comme ne pas en faire assez c’est-à-dire: «MAL». Je ne crois pas avoir trop étiré l’élastique (avoir dépassé les limites de mon corps) néanmoins, je me dois d’être plus sage. Certains corps comme le mien, nécessite un plus grand temps d’adaptation où du moins une adaptation plus graduelle afin d’atteindre le kilométrage désiré de 150km par semaine et ce malgré l’entrainement rigoureux de la dernière année. En ce sens, je serai plus à l’écoute de mon corps afin d’obtenir un meilleur résultat à long terme. Il nous reste encore 6 mois de courses à accomplir il ne faut pas l’oublier !
En terminant, malgré les petits problèmes à surmonter, j’ai eu la chance de voir de magnifiques paysages et de faire ce que j’aime ! Courir pour découvrir un pays est réellement la meilleure façon d’apprendre à connaître une population et un environnement inconnu. De plus, les petites souffrances que je ressens sont peu importantes contrairement au message que nous lançons avec le projet. Bouger pour être en santé ! La traversée est un moyen pour nous d’obtenir une visibilité afin que notre message influence positivement de nombreuses personnes en les lançant dans une vie active.
Sur ce, je vais masser mes pauvres pieds endoloris pour ensuite mettre de la glace !
Toujours de la glace…haha
Jean-Christophe Renaud