11 mars St-John’s à Conception Bay south
Quelle journée! C’était notre départ officiel aujourd’hui. Alors, beaucoup d’émotions à l’horaire, excitation, nervosité et stress. Nous étions à la fois avisés et surpris ce matin lorsque nous avons regardé par la fenêtre de la chambre d’hôtel. Oui oui, on s’est payé un petit luxe avant notre départ question de partir du bon pied. On nous avait dit qu’il annonçait une tempête aujourd’hui. J’y croyais à moitié vu qu’il faisait gros soleil la veille. Finalement, il pleuvait, il neigeait, il y avait même un peu de grêle. Les trottoirs, qui la veille n’avaient aucune trace de neige, étaient maintenant couverts par une belle couche blanche. Ouf! Dans ma tête, je me disais : «C’est peut-être notre première journée, mais elle risque quand même d’être pénible. Courir sous la pluie l’été, ok. Parcontre, l’hiver ce n’est pas génial.» On finit de ramasser nos affaires et de nous habiller pour sortir courir, car on voulait courir les premiers kilomètres ensemble évidemment. Jean-Christophe et moi sommes deux coureurs certes, mais deux coureurs très différents, notamment sur le code vestimentaire. Je n’aime pas trop courir avec un manteau, car selon moi ça garde un peu trop la chaleur. On sue et si on a le malheur de ralentir la cadence, on a froid. Je préfère y aller avec plus d’épaisseurs et d’ajuster. Nous aurions aimé transporter une petite roche de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique sauf que nous n’avons pas trouvé d’accès à l’eau sécuritaire. Les vents étaient trop forts pour s’y en approcher. On est symboliquement parti de l’océan Atlantique vers 9h15. Personne au départ, mais on était tout de même motivés.
Mes premiers kilomètres ont bien été quoique, je me suis trompé de rue ce qui m’a rallongé peu. Il fallait bien que ça l’arrive. Mais quelques kilomètres de plus ou de moins rendu la, ça ne fait plus grande différence. Je termine mon 15 km et voilà que Jean-Christophe entame à son tour ses premiers kilomètres. Le soleil sort et la température est mieux mais, autour de son cinquième kilomètre, les vents commencent à souffler un peu plus fort. Assez pour qu’il soit obligé de courir derrière le véhicule pour couper un peu le vent. Sans le VR, il courrait par moment sur place ce qui était drôle au début, mais il devait travailler plus fort inutilement. Rendu à son dix-septième kilomètre, alors qu’on l’attendait en haut d’une côte pour ne pas entraver la circulation, nous avons vu la remorque d’un camion 18 roues virer sur le côté à cause que les vents étaient trop forts. C’est à ce moment que nous avons décidé d’arrêter la journée, car ça devenait beaucoup trop dangereux pour le coureur et notre VR. La route a été longue et stressante pour retourner à St-John’s. Les bourrasques de vents déstabilisait beaucoup la conduite du motorisé. On arrive enfin en ville sain et sauf! On a décidé passer le reste de la journée au Tim Hortons parce que nous avions besoin de Wifi pour travailler sur notre projet. Et boum. Peut-être 30 minutes après notre arrivée, plus d’électricité. Tout St-John’s était en panne. C’était la plus grosse tempête depuis quelques décennies. Il a fallu que notre départ soit cette journée-là. Nous sommes allés au WalMart pour y passer la nuit et bien dormir parce qu’on cours encore demain et pour les sept prochains mois.
Christopher Gagné